mardi 29 septembre 2009

Max Buchon, le Balzac comtois.


A la mort de cet illustre jurassien, Victor Hugo écrivit : « Il laisse comme poète une œuvre et comme citoyen un exemple ».
Maximilien Buchon, dit Max, né à Salins-les-Bains le 08 mai 1818, le fils de Jean-Baptiste, capitaine du Premier Empire et de Jeanne Marie Pasteur, est le premier de nos auteurs régionalistes. Il a ouvert la voie aux Louis Pergaud, Marcel Aymé, Louis Gerriet, André Besson. Redécouvert en 2005, lors de la réédition aux éditions du Belvédère de « Scènes de la vie comtoise », cet auteur fut l’invité d’honneur des journées du livre et du patrimoine de Salins qui se déroulèrent le 19 et 20 septembre. Cet hommage, rendu par sa ville natale est amplement mérité, tant la figure de ce jurassien est attachante et multiple.
Son ami Gustave Courbet, qu’il rencontrera lors de ses études au petit séminaire d’Ornans, et avec qui il publiera en 1839 à Besançon chez Louis de Sainte-Agathe l'éditeur de Destinée sociale, des Essais poétiques par Max B. avec des vignettes par Gustave C., saura très tôt le convertir aux idées défendues par Fourier et Considerant. Fougueux partisan de la République, il publie le 24 décembre 1848, dans le journal La Démocratie jurassienne une charge virulente contre le pape Pie IX et Louis Napoléon Bonaparte. Forcé à l’exil après le coup d’état du 2 décembre 1851, il se réfugie en Suisse, à Fribourg, où il avait suivi ses études chez les jésuites, puis à Berne. Il ne sera autorisé à revenir en France qu’en 1859, après que son ami Courbet, avec acharnement, ai défendu sa cause. Son engagement politique ne l’empêche nullement de mener une très brillante carrière d’homme de lettres.
De son œuvre de romancier, nous retiendrons sa trilogie romanesque : Scènes de la vie comtoise. Ecrite durant son exil en Suisse, elle se compose de : Le Gouffre gourmand ( Paris, 1854) ; Le Fils de l’ex-maire (Bruxelles, 1857) ; Le Matachin (Paris, 1858). Cette production lui valut d’être surnommé le Balzac comtois. Dans ces romans, aux scènes réalistes, il décrit avec un grand talent et une forte sensibilité les paysages jurassiens. Il excelle, également, dans la façon de décrire ses personnages, leurs attitudes, leurs parlers. C’est aux paysans, vignerons, villageois et à leur condition de vie extrêmement dure, de Max Buchon rend hommage dans ces romans, fidèle à ses principes fouriéristes.
Poète, son œuvre, retiendra l’attention de Victor Hugo, qui dans une lettre datée de 1862, écrit : « Je vous remercie, monsieur, je vous dois la révélation de mon pays natal. Vous m’avez fait connaître la Franche-Comté, je la vois dans vos vers vrais, vivants et frais ». Parmi ces ouvrages poétiques, retenons : Poésies comtoise (1862) ; Chants populaires de Franche-Comté (1863) ; Poésies alémaniques (1846). Enfin pour terminer ce rapide portrait, signalons son travail de traducteur d’auteurs allemands tel que Johan Peter Hebel, Jeremias Gotthelf qu'il fait connaître en France et les frères Grimm, dont il donnera une traduction fort estimée des Contes populaires de l'Allemagne.

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